PIERRE BAYLE 1783-1794 Premier et plus jeune enfant de troupe mort au champ d'honneur
L'Histoire de Pierre Bayle. Publication de Monsieur Jean Faure
PIERRE BAYLE(1783-1794)
Pierre Bayle est né le 2 février 1783 à Tourreilles, petit village du département de l'Aude, proche de Limoux.
Il est mort au combat le 1°
novembre 1794,à onze ans, en Espagne, près de Figueras.
Début 1793, la Convention ordonne la levée en masse de 300 000 hommes pour lutter contre l'invasion par les pays voisins. Les villages du Midi sont mis
à contribution pour repousser les Espagnols. Tourreilles, qui compte 250 habitants, fournit cinq volontaires au 8° bataillon de l'Aude. Jean-Baptiste Bayle, 45 ans, et son fils Guillaume, 17 ans, reviennent de la première campagne de Savoie
et ils s'engagent à nouveau. Le deuxième fils Pierre,à peine âgé de 10 ans, s'engage aussi en qualité d'élève-tambour, et la mère, Marguerite, en fait de même comme vivandière.
La division de l'Aude est au combat dès le 15 avril 1793, alors que les Espagnols ont franchi les Pyrénées et tentent de prendre à revers Perpignan. Après avoir repoussé l'ennemi, l'armée française,
commandée par Louis-Marie Turreau, le promoteur des colonnes infernales en Vendée, mène de durs combats, sans grand succès, à Trouillas, au Boulou, à Collioure. Elle reprend l'initiative en avril 1794, sous le commandement
avisé du général Dugommier, qui vient de libérer Toulon; elle défait les Espagnols à Céret, s'empare du fort de Bellegarde, libère Collioure et Port-Vendres.
Pierre Bayle est attaché
à l'état-major du général Augereau, qui remonte la vallée du Tech, entre en Espagne par le col d'Ares et descend la vallée de la Muga. En prélude à la bataille de la Sierra Negra, qui va s'engager le
17 novembre et sera décisive, Augereau a pour mission de percer les lignes ennemies à hauteur de Biure, à l'ouest de Figueras. Dans la nuit du 31 octobre au 1° novembre, il infiltre ses troupes et son artillerie. Les tambours battent
la diane pour couvrir le brui du transfert.
Dans la canonnade qui s'ensuit, à l'aube, le jeune tambour Pierre Bayle est fauché par un éclat d'obus et meurt sur-le-champ.
Aucun éloge
de cette fin héroïque ne peut surpasser celui du général Dugommier, dans son courrier au Comité de Salut Public du 20 Brumaire An III (10 novembre).
"Parmi les traits nombreux de dévouement produits
par la Patrie, ceux de l'enfance, plus rares et plus extraordinaires, inspirent aussi plus d'intérêt et d'admiration. Déjà, par mon rapport de l'affaire du 11 de ce mois, je vous ai dit qu'un jeune tambour âgé de dix
à onze ans avait seul été tué par un éclat d'obus, mais ayant recueilli depuis cette époque quelques circonstances dignes de nos annales guerrières, je crois devoir vous les transmettre. Ce jeune Républiquain
nommé Pierre Bayle, tambour dans le huitième bataillon de l'Aude, était de garde à un de nos avant-postes où malgré la faiblesse de son âge il a battu la Diane avec des efforts incroyables, pour étouffer
la marche de notre artillerie volante; il exécuta ce qu'il avait dit la veille au Général du Poste: " As-tu assez de force lui demanda ce dernier pour battre au matin la Diane et empêcher que l'ennemi n'entende notre artillerie légère?"
" Peut-on manquer de force, répondit le jeune héros, quand on peut servir utilement son pays?"
C'est ainsi qu'à l'âge de onze ans le jeune Bayle, digne émule de Barra, savait déjà apprécier
combien il est doux d'avoir une Patrie, de vivre et de mourir pour elle. Il est juste aussi d'ajouter à la gloire de cet enfant, qu'il avait une famille peu fortunée qui depuis la Révolution s'est tout entière dévouée
au service de la Patrie, que le père âgé de quarante cinq ans avec son fils ainé âgé de dix sept ans, ont fait tous les deux la première campagne de Savoie et servent maintenant dans le huitième bataillon
de l'Aude... et qu'enfin la mère n'a cessé de se rendre utile dans le corps en blanchissant nos frères d'armes.
Toutes ces circonstances réunies, assurant à la famille Bayle un droit à la reconnaissance
nationale, méritent d'être publiées. Elles apprendront à la postérité les vertus qu'enfante dans toutes les âmes, et surtout dans celles du pauvre, l'amour de la Liberté."
Le général
Dugommier mourut huit jours après à la bataille de la Sierra Negra, qui vit le succès des troupes françaises.
Ce n'est que le 23 mai 1998 que l'Armée rendit un hommage solennel à Pierre Bayle,
devenu par ailleurs le modèle d’héroïsme des Enfants de Troupe
Derniers commentaires
14.10 | 06:20
merci pour votre commentaires et votre précieuse aide. Je sais pour avoir suivi un ami qui a quitté Magrie qu'il existe aussi un parcours partant ou arrivant au sud de Magrie et au sud de Tourreilles
14.10 | 05:20
Mr Carré, je suis désolée, Je comprends votre souhait, je n'ai pas d'autres photos que celles qui sont sur le site à vous proposer. Dès que possible, j'essaierais d'enrichir d'images le parcours.
11.10 | 06:19
On apprécierait plus de détails du tracé à suivre si c'est possible et quelques photos prises le long du chemin, merci beaucoup.
22.10 | 16:54
Bonjour Raül, je vais bien merci. J'essaye de trouver les infos que tu souhaites et je te recontacterais par mail. J'espère que j'y arriverais. Amicalement 🙂